Spécial "Rondes"
Entre les spécial "Maigrir" et les spécial "Maillots de bain", les magasines féminin consacrent chaque année un numéro aux filles pulpeuses. Loin de réjouir la ronde, qui devrait pourtant se féliciter de voir enfin à la une des "Elle" et consort une de ses consoeurs, le spécial "Rondes" lui fiche plutôt un cafard noir.
Les figures emblématiques de ces numéros sont, entre autres, Monica Belluci, Laetitia Casta, Sophie Marceau, Liv Tyler, etc. Lorsqu'elle voit en couverture la bellissima Monica avec en gros titre, "Bien vivre vos rondeurs", "Gironde et sexy", ou encore "Fière de mes formes", la ronde le vit assez mal. L'équation est simple en effet. Si Monica, Liv ou Laetitia sont rondes, elle même est donc simplement... grosse.
En réalité, pour les magasines féminins, être ronde signifie tout bonnement avoir une poitrine. Pas une grosse poitrine, non, une poitrine. Et à la rigueur, un cul qui se retrouve un peu serré dans du 36. Et basta. Les spécial rondes sont faits pour rassurer les filles qui peinent à fermer leur jean taille 38. Pas du tout pour les vraies filles pulpeuses.
En témoignent les conseils beauté à l'intérieur, censés aider les girondes à mettre en avant leurs arguments. Genre, "si vous avez des hanches larges, choisissez les bustiers, qui souligneront votre taille". La ronde n'a jamais réussi à fermer un bustier. Ou bien, "la jupe au dessous du genoux allonge les jambes" et au passage...casse le mollet. "Pour cacher votre ventre, essayez les blouses ethniques", et passez pour une femme enceinte...
Il y a aussi les crèmes à des prix indécents destinées à raffermir le buste. Lorsqu'on fait plus que du 90 B, aucune crème ne peut rien contre la gravité. Les chaussures à talon sont également prescrites, pour affiner la silhouette. Mais tout ronde qui se respecte sait que marcher sur des talons est périlleux. Le poids, plus les pieds gonflés en fin de journée, finissent par transformer cet artifice en simple instrument de torture...
Bref, les spécial "ronde" donnent bonne conscience aux féminins, accusés à longueur d'année de faire l'apologie de la maigreur, voire de l'anorexie. Mais, avis aux rédactrices de ces journaux, les grosses les ont en horreur, se sentant alors relèguées au rang d'obèses, tant elles se sentent loin, très loin de celles qu'on leur présente comme leurs semblables.