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Pensées d'une ronde
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28 février 2006

"C'est dans ta tête"

"Tu sais, si tu n'y penses plus, tu verras, tu maigriras sans t'en rendre compte", s'entend régulièrement dire la ronde. Faux, faux, archifaux...

Comment ne pas y penser ? Etre grosse, c'est certes peut-être dans la tête, mais c'est aussi une réalité physique bien tangible. Dès le réveil, la ronde entre de plein fouet avec cette réalité. Elle se lève, se voit nue dans la glace et ne peut faire abstraction du spectacle qui s'offre à elle. Un corps dénudé au petit matin ne bénéficie d'aucun artifice. Les seins encore endormis sont lourds, son ventre frippé de sommeil n'a aucune tenue, et ses cuisses ainsi offertes ne semblent faire plus qu'un avec ses genoux, qui eux même se confondent aux mollets. Quand aux chevilles... vous avez dit chevilles ?

L'épreuve de la balance lui rappelle ensuite que son poids n'est pas qu'une valeur relative. Puis vient le temps de l'habillage, épreuve s'il en est. Il suffit de quelques grammes en trop pour qu'elle n'entre plus dans aucun de ses pantalons. Pour peu que ce jour là, la ronde se doive d'être un rien distinguée et le calvaire commence. Etre chic quand on a dix, quinze ou vingt kilos de trop est tout de suite problématique. Les habits ne tombent pas bien sur les ventres proéminents. Les jambes des rondes ne gagnent pas forcément à être montrés et le tailleur donne vite des airs de vieille rombière.

Le reste de la journée est à l'avenant. Des escaliers à monter ? La ronde est essouflée. Un metro bondé ? La ronde est compressée et se sent coupable d'occuper l'espace. Une température extérieure trop élevée ? Les pieds sont prêts à exploser... etc.

A l'heure du repas, son état de grosse se rappelle une nouvelle fois à son bon souvenir. En période de régime, elle croupit à son bureau armée de sa salade sans huile, tenaillée par une faim qui ne sera pas assouvie. En période de relache, elle fait nécessairement quelques écarts - les brasseries parisiennes ne sont pas à proprement parler des endroits "sans sauce" - et passe ensuite le reste de l'après-midi à culpabiliser.

Jusqu'au soir, la ronde ressent dans chaque centimètre carré de son corps que celui-ci est trop lourd. Ne plus y penser est tout bonnement de l'ordre de l'impossible. Et si d'aventure elle y parvient, ce n'est pas forcément bon signe. Le déni s'empare alors d'elle, la poussière finit par s'accumuler sur la balance, les écarts alimentaires se multiplient et la ronde part à la dérive. Et n'en finit pas de grossir.

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Commentaires
N
Hello, Caroline...<br /> <br /> Un petit bonjour et un grand bravo pour ton blog, qui doit aider des tas des filles mal dans leur peau, en leur faisant passer le message qu'elles ne sont pas toutes seules.<br /> Je trouve la démarche vraiment humaine et courageuse, et je reviendrai te lire souvent.<br /> Apparement, il n'y a pas eu de mise à jour récentes sur ce blog, mais j'espère néanmoins que tu ne l'as pas laissé tomber. <br /> Gros bisous, et à bientôt j'espère.<br /> Olivier
A
juste te dire que apres avoir lu ton blog, tu as un certain don pour ecrire , decrire, et expliquer tes sentiments et ressentis ...<br /> peut etre un jour un joli livre "rond", ou pas <br /> je te le souhaite<br /> <br /> joelle
C
bienvenue, alors !
D
Mais c'est toute l'histoire de ma vie ce blog.
Pensées d'une ronde
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