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Pensées d'une ronde
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28 mai 2006

Au jardin du Luxembourg

Au jardin du Luxembourg, les enfants sont tout droit sortis de catalogues bonpoint, petit bateau ou autre marque en pointe dans le 6ème arrondissement. Au jardin du Luxembourg, les petites filles ressemblent à leurs mamans, elles sont blondes et fines, ont des bottes et des jupes sous le genou, des blouses en liberty et la démarche assurée de celles qui savent qu'elles ont tous les atouts en main pour séduire. Les petits garçons ont les cheveux un peu long, juste ce qu'il faut pour leur donner l'air des chanteurs anglais du moment. Ils toisent tous ceux qui ne leur ressemblent pas d'un air insolent qui confine parfois au mépris. Au jardin du Luxembourg, comme me le faisait remarquer mon homme, les enfants sont le prolongement de leurs parents, le signe extérieur de leur branchitude, l'accessoire ultime, en quelque sorte.

Au jardin du Luxembourg, ce dimanche après-midi, une petite fille noire a essayé d'entrer dans le cercle très fermé de cette enfance dorée. Elle a eu ce courage, après les avoir longuement observées avec envie, de demander, tout doucement et très poliment à une bande de fillettes si elle pouvait jouer avec elles.

Au jardin du Luxembourg, on ne se mélange pas. Mais on le fait en douceur, sans faire de vagues. On ne répond pas non brusquement à une petite fille noire à tresses. On se regarde d'un air entendu, on esquisse un sourire gêné et on s'éparpille, avec grâce.

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Commentaires
S
Voilà un sujet dont on n'entend peu parler.<br /> Comme ça c'est encore mieux.
C
Oui dragibus, il porte bien son nom, en effet...<br /> Sushi, à paris, dieu sait que les gens sont mélangés. Mais finalement, ça ne les empêche pas rester entre eux.<br /> <br /> Abstruse, je suis d'accord avec toi, mais en même temps, dieu qu'il est joli ce jardin...<br /> <br /> merci Tristana, venant de toi le compliment m'honore, en matière de justesse, tu t'y connais...
T
Ciselé, ce petit texte, pas un mot, pas une idée superflus. Tout y est. Avec une justesse incroyable. Chapeau.
A
je ne connais pas ces jardins et ne veux pas y aller <br /> <br /> j'aimerais tant qu'ils n'éxistent pas ...
S
Yerk... C'est là que je me dis que je suis bien dans mon coin perdu de la Suisse dont le nom ne dit rien à personne et où la plus grande ressemblance avec mes amis a toujours été que nous sommes tous très (parfois radicalement) différents.
Pensées d'une ronde
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