"Ce que je mets dans mon corps..."
"Je ne pesais même pas 40 kilos, alors que je mesure 1m73. Je n'avais plus mes règles depuis des années et je ne m'autorisais jamais plus de 300 calories par jour. Dans un journal, je notais minutieusement tout ce que j'avalais. Je comptabilisais la moindre calorie supplémentaire, si j'avais, par exemple, avalé un peu de dentifrice par mégarde... Je voulais être sûre de savoir très exactement ce que je mettais dans mon corps. Tous les jours. Pendant des années"
Ce témoignage d'une actrice américaine relevé dans le magazine "Glamour" me bouleverse. Entendons-nous bien, ce n'est pas parce qu'il provient d'une célébrité - très relative d'ailleurs - qu'il me touche. C'est ce qui est dit en filigrane, ce corps vécu comme un réceptacle qu'on ne doit pas remplir.
C'est l'exact opposé de ce qu'on ressent lorsqu'on est sujet à des crises de boulimie. On devient un récipient à remplir. Mais finalement, je crois que c'est pareil. Le corps est dissocié de l'esprit, et d'une certaine façon, totalement matérialisé.