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Pensées d'une ronde
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19 juillet 2006

Chez ma gynéco

Hier, rendez-vous chez ma gynéco. Avez vous remarqué que l'on dit toujours "ma" gynéco ? On va chez le coiffeur, chez le médecin, chez l'esthéticienne. Mais on a rendez-vous avec "sa" gynéco...

Bref, ces rendez-vous annuels sont toujours l'occasion de faire le point, me disais-je. Le point sur les règles déjà. Avec cette inévitable question qui me laisse toujours sans voix: "A quand remontent vos dernières règles ?". Là, je me retrouve immanquablement comme une adolescente à peine pubère à chercher dans ma mémoire défaillante. Je n'ai aucune excuse, réglée comme une horloge je devrais connaître sur le bout des doigts la date. Et bien non. Impossible de donner un jour précis. Il y a deux sortes de femmes, je crois. Celles qui consciencieusement cochent chaque mois dans leur agenda le jour fatidique, histoire de ne pas se laisser surprendre le mois prochain, et les autres, qui jusqu'à la ménopause se retrouvent systématiquement en galère, si possible habillée ce jour là d'un pantalon blanc ou étrennant de nouveaux dessous qui ne passent pas en machine. Je vous laisse deviner à quelle catégorie j'appartiens...

Donc, mise au point sur les règles, mais aussi sur les petites douleurs, pendant les "rapports", "quelle fréquence les rapports?", heu, oui, c'est vrai ça, quelle fréquence ? Sur les cycles, les migraines pré-menstruelles. Vient ensuite la contraception, cette pilule vous convient-elle, les préservatifs, vous y pensez ? "Non, en ce moment, pas de rapports", et le test HIV, à quand remonte le dernier, et ce bébé, alors, vous hésitez toujours ? Et un petit troisième, non ? etc, etc...

Quelle que soit votre situation, ce jour là se posent les vraies questions, celles qu'on repousse au lendemain, celles qui nous empoisonnent, celles qu'on n'osait se poser seule. Celles qu'on abordera peut-être le soir même avec l'homme, celles qui font peur parce qu'au fond de soi on connait la réponse.

Normal, finalement, qu'on dise "ma" gynéco, comme on dit aussi "mon" psy...

Les femmes le savent. D'ailleurs, en général, après ce rendez-vous, il n'est pas rare qu'on glisse à sa meilleure amie: "la semaine dernière, j'étais chez ma gynéco". Point besoin d'en dire plus. Les regards entendus se croisent. Elle sait. Elle sait la nudité embarrassante, les pieds dans les étriers glacés. Elle sait "les fesses bien bas mademoiselle", elle sait la morsure du spéculum. Elle sait les doigts gantés qui s'immiscent. Elle sait surtout ce temps suspendu, pendant lequel les mains palpent silencieusement les seins. Elle sait la respiration retenue, cette sourde angoisse que le geste se fasse subitement plus insistant, que les mains reviennent au même endroit, que les sourcils se froncent. Elle sait ce poids qui soudain s'envole et libère le ventre noué quand la gynéco s'arrête et murmure un "tout va bien, vos seins sont parfaits".

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Commentaires
I
Je suis obligée de mettre un commentaire, même si c'est très tardivement que je découvre ce petit texte sur le gynéco. Je doute qu'aucune d'entre nous aime aller chez le gynéco (je dis "le" et pourtant j'ai le même depuis 10 ans)!! <br /> C'est plus les comm d'Angie ou de celles qui se croient à l'abri ou qui pensent pouvoir se traiter seules qui me font réagir. En déc 2004 j'ai fait une mammo, tout était normal. En mars 2005, j'avais une tumeur cencéreuse de 2,5cm au sein, un cancer de grade 3, le pire. Tout peut aller très vite, je suis mariée et fidèle, j'ai 3 enfants, une vie saine, je n'ai jamais ni fumé ni bu, je n'ai pas d'antécédent familial, alors pourquoi moi ??<br /> Merci à mon généraliste et à mon gynéco (tiens, et si je disais "mon" ?)<br /> Bisous
C
Oh, tu sais, moi, Millie, je ne suis pas du genre à faire la morale... Ce que je sais c'est que pour ma part, à 25 ans, alors que je n'avais pas eu bcp de "partenaires" et un seul sans protection, une fois, on a découvert par un frottis que j'avais ce qu'on appelle une dysplasie. Un début de tumeur cancéreuse du col de l'utérus, causée par le HPV (human papilloma virus), mst indolore et sans couleur... Je pense que si on ne m'avait pas fait ce frottis, je ne serais plus là aujourd'hui et je n'aurais pas pu avoir d'enfants. Alors forcément, aujourd'hui, je suis vigileante (obligée d'y passer tous les ans). Mais sinon, je crois que tous les deux ans c'est un rythme "normal", non ? Pour les seins, les miens sont volumineux et donc difficiles à palper. Quand je le fais je me trouve une grosseur toutes les cinq milimètres... ;-)<br /> <br /> Bref l'idée n'est pas de dire "il faut y aller". L'idée c'était juste de dire que ces rendez-vous sont toujours, pour moi, l'occasion de mises au point personnelles...<br /> <br /> Merci de ton grain de sel, j'adore le sel ;-)
M
je viens mettre mon grain de sel... a part les frottis, je vois pas ce qu'un(e) gynéco fait de plus qu'un généraliste?? les seins, je me débrouille toute seule, c'est pas d'une année sur l'autre qu'elle va voir une différence, je pense être plus calée, je me vois tous les jours ;-). Et le frottis, elle me le fais que tous les 2 ans, donc j'y vais pas plus que tous les 2 ans, j'ai tellement horreur de ça, que je vois pas pourquoi je me forcerais, vu que ça sert à rien (selon moi bien sur)<br /> <br /> Et puis concernant les cancers et autres maladies (oui oui, je vous entend raler ;-)), je fume pas, mange sainement, fais du sport et ne met pas de cosmétiques chimiques, alors le frottis tous les ans, merci bien. Et j'ai qu'un seul homme et je prend pas la pilule, j'aime pas les hormones (trop d'effets secondaires chez moi).
A
Caroline, merci... Comme d'hab, tu vois le dessous des cartes.<br /> Ce sont en effet des expériences traumatisantes - très très - qui m'ont fait prendre les gynécos en grippe.<br /> Peut-être qu'un jour ça ira mieux et que je serai moins "irresponsable" ;-) en attendant je vais bien Inch Allah!
C
capucine, tu as toute ma compassion, je sais à quel point c'est difficile, ce que tu vis. Tu as raison, il faut y aller régulièrement. Après, c'est à chacune de prendre ses responsabilités, je ne veux pas donner de leçons, parfois, ce qu'on a vécu peut nous pousser à prendre des décisions qui peuvent paraitre difficiles à comprendre de l'extérieur...<br /> <br /> Vivian, pareil, même sous pilule je me plante !<br /> <br /> Hélène, la mîenne est pareille. Les questions qu'elle me pose ne sont jamais intrusives. Pour l'examen, ouaip, c'est pas le meilleur moment...<br /> <br /> Nelka, tu as carrément raison. Il n'y a pas de lois en la matière...<br /> <br /> Julie, de rien, c'était pensé. Je crois que ma gynéco est une des rares conventionnées secteur 1 à Paris. Je peux te donner ses coordonnées si tu veux, mais je crois que souvent, elle refuse de nouvelles patientes. Tu peux tjs essayer... Si ça t'intéresse, envoie moi un mail.
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