Mon vibro, c'est un Sonia
Et voilà, ça y'est. ça devait arriver. Bien fait pour moi, ça m'apprendra à ranger mes affaires. "ça y'est quoi?", vous demandez-vous? Et bien ça y'est, mon fils, mon innocent et pur agneau vient d'arriver dans le salon, un petit objet oblong, violet et satiné à la main. L'air intrigué de celui qui se creuse les méninges depuis un bon moment, il m'a tendu sa trouvaille et demandé: "c'est quoi, ça, maman ?".
Raclement de gorge, sourire gêné. "Hum hum, ça ? Ce... ce n'est rien, mon chéri, rien du tout, une cochonnerie", lui ai-je répondu, m'emparant prestement de la cochonnerie en question... Cochonnerie d'ailleurs qu'il serait plus juste de qualifier de truc cochon, quoi. Parce que vous m'aurez comprise, bien sûr, cette chose étrange ayant attisé la curiosité de mon tendre rejeton, c'est un vibro. Ah, mais attention, pas n'importe quel vibro, hein ? Pas le truc énorme que l'on regardait avec perplexité, adolescentes, à la page 456 du catalogue de La Redoute et qu'une femme au sourire crispé tenait contre sa joue pour faire genre que ça servait à masser le visage. Non, pas ce concombre couleur chair lisse ou à picots qui avait tout d'un pénis géant et qui, plus grandes - bon ok, jusqu'à 25 ans environ j'ai VRAIMENT cru que c'était pour les joues -, nous faisait pouffer, toujours à la page 456 du même catalogue.
Non, mon vibro à moi, mesdames, ce n'est pas un objet pornographique qu'on pourrait aussi reluquer dans une vitrine de sex shop. Mon joujou à moi, mon joujou extra, il est surtout fashion. Oui, parfaitement. La preuve ? C'est un Sonia. Rykiel. Oui oui, Sonia Rykiel. Alors là, tout de suite, vous rigolez moins hein ? Plus question de me soupçonner de lubricité n'est-ce pas ?
Comment ça, c'est le même principe ?
Ok, c'est exactement le même principe. Sauf que c'est chic, de s'amuser en Sonia Rykiel, non ? Si.
Enfin je dois bien reconnaitre que le jour où je suis allée l'acheter, je n'ai pas fait ma maligne. Parce que croyez moi, on a beau vivre au 21ème siècle et être une femme très libérée, et bien demander à une vendeuse tirée à quatre épingles et ressemblant à Naomi Campbel de nous conseiller sur l'achat d'un vibromasseur, ce n'est pas facile facile... Surtout quand on est le genre de fille qui, jusqu'à 26 ans, a VRAIMENT cru que... enfin, vous me suivez, quoi.
Je vous raconte ? Demain, peut-être...