La grossesse c'est trop fashion, suite
Après vous avoir lues hier et avoir à mon tour pouffé de rire, je me suis dit que je n'avais finalement pas tout dit sur ce sujet inépuisable.
Je vais être cette fois-ci plus sérieuse. Parce que bon, c'est bon de rire parfois, certes, mais il faut aussi savoir raison garder. De temps en temps. Si. C'est comme ça, je suis navrée, ce n'est pas négociable, vous ne m'entrainerez pas sur les pentes glissantes des blagues graveleuses. Je suis tout à fait et absolument capable d'écrire un post sans parler ni de sexe, ni de caca ni de ventre mou. La preuve.
Bref, ce que je voulais préciser, par rapport à mon billet d'hier, c'est que bien sûr certaines femmes sont VRAIMENT comme ça et perdent en effet leurs cinq kilos pris pendant la grossesse à grand renfort de cochonneries ingurgitées en dépit du bon sens. Alors que pendant ce temps là vous et moi on garde à l'esprit les cinq portions de fruits et légumes INDISPENSABLES au bon développement du foetus et on n'arrête pas de se répéter que non non non on ne mange pas pour deux - ou trois. Pour finir comme ça. Oui, comme ça, là, en haut à gauche.
Et vous savez quoi ? Je n'ai pas plus d'aigreur que ça. Non, mais je le jure ! C'est passé, je suis grande maintenant. Et je sais en plus qu'il y a tellement plus important que d'avoir un corps de rêve. Quoi par exemple ? Plein de choses. Y'en a tant d'ailleurs que je préfère ne pas me lancer dans une liste qui de toutes façons ne serait jamais exhaustive.
Sérieusement, ce que je conteste surtout, c'est l'image totalement faussée de la maternité qu'on nous brade tous les jours. Un truc idéalisé, aseptisé, peuplé de layette en cachemire, de sourires béats et de gazouillis benêts. Alors que faire un enfant, c'est presque bestial, c'est un acte charnel, qui donne du bonheur mais qui fait mal aussi. Une aventure pleine de bosses et de creux. Pleine de peur et d'extase. Et la réduire à quelques mois de ventre joliment bombé, c'est non seulement faux mais dangereux pour celles qui pourraient y croire. Et du coup ne pas comprendre pourquoi après avoir accouché elles sont à la fois si heureuses et si atrocement tristes.
Voilà, je ne suis pas plus savante qu'une autre, je n'ai pas de leçons à donner. C'est juste qu'être une femme ce n'est déjà pas toujours très évident. Que devenir mère c'est aussi tout une histoire. Alors si on pouvait juste ne pas nous culpabiliser dès les premiers mois pour cause de kilos récalcitrants ou de bonheur pas assez criant, ce serait, pour une fois, nous faciliter la tache.
Et si on pouvait au passage foutre la paix à celles que ça tente moyen ou pas du tout, là, franchement, ce serait top moumoutte.
Merci. Et quand je dis merci c'est plus pour mes consoeurs que pour moi même parce que bon, la photo, là, qui est d'ailleurs une photo de photo, et bien c'est sans trucage. Et ça, on ne le vit qu'une fois, croyez moi.