Mon plaisir en solitaire
Ce mercredi, j'ai eu deux heures sans enfants - un conseil à toutes les futures mères, apprenez TRES VITE à vos petits l'importance capitale d'avoir des amis - et je les ai passées... sur mon canapé. Oui, je sais, il faisait beau, et j'aurais pu en profiter pour aller me promener. Seulement voilà, on est à la fin du mois et si je m'avise de glisser ma carte bleue dans quelque terminal que ce soit, il y a de fortes chances qu'on voie débouler le GIGN, les forces spéciales ou la garde républicaine.
Et puis de toutes façons, pour moi, rester deux heures, seule, totalement seule, à glander sur mon canapé, c'est comme qui dirait la quintessance du bonheur. Surtout qu'hier, c'était une vraie belle journée d'automne. La fenêtre de mon salon donnant sur un square, je pouvais voir les feuilles tout juste dorées des arbres. L'air entrait, frais juste comme il faut et ça sentait la noisette. Si, vraiment.
En somme, toutes les conditions étaient réunies pour que je puisse m'offrir un petit plaisir solitaire, le meilleur d'entre tous. ..
Noooooooon, stop, il ne sera pas question ici de sexe. Rangez vos "Sonia", ce n'est pas du tout de ça que je parle. Mon plaisir solitaire à moi - ok, parfois c'est mon sonia mais PAS LA - c'est un film. Toujours le même, regardé des dizaines et des dizaines de fois, sans que jamais je ne sois le moins du monde déçue.
Ce film là, il m'emmène à New-York, un jour d'automne qui sentirait la noisette. Il me téléporte à Central Park, ou dans un Deli appelé "chez Katz", où l'on mange les meilleurs bagels de la ville. Il me fait croire à l'amitié qui un jour devient de l'amour. Ce film là a la patine des jours heureux, il me ramène des années en arrière lorsque je croyais vraiment - imbécile... - qu'un jour l'amitié deviendrait de l'amour.
Ce film là c'est un gateau qui sort du four, un baume qui calme les douleurs, une histoire vieille comme le monde de deux amis qui un jour deviennent des amours.
Un jour, j'ai rencontré Harry qui rencontrait Sally. Et depuis ce jour, parfois, sur mon canapé, j'allume ma télé et je retrouve Meg et Billy, à Greenwich, à Soho ou Time Square... Pendant deux heures à peine, j'oublie alors la fureur et les cris, la terreur et l'ennui, j'oublie même ce con de Johnny. Je me pelotonne sur mon canapé et je goute aux délices de mon plaisir en solitaire...