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Pensées d'une ronde
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21 juillet 2006

Mère en manque

Depuis quelques jours, mes petits ont pris leurs quartiers d'été. Ne pas dire la sensation de liberté qui en découle serait un mensonge éhonté. Ne plus se sentir pressé le soir de rentrer. Décaler l'heure de réveil d'une heure au moins. N'avoir que soi à habiller, laver, coiffer. Même, oui, même, n'avoir que soi ou l'homme à écouter... Parce que deux enfants de six ans, ça parle. Tout le temps. Leur gémellité n'y est pas pour rien, il faut trouver sa place - toujours cette question de place -, pousser l'autre pour s'y mettre, raconter en premier, mieux, plus, plus fort, plus vite. Alors oui, au risque de passer pour une mère indigne, je l'avoue, je me repose. Je goûte ce silence. Je n'en reviens pas de pouvoir sur un coup de tête filer au cinéma, prendre un verre en terrasse ou manger trois bricoles sur un coin de table en regardant la télé.

Mais parfois, je sens au creux de mon ventre, le manque. Violent, imprévu, il arrive sans sommation. C'est un mélange de panique irraisonnée qu'il leur soit arrivé malheur et de besoin charnel de plonger mon visage dans leur cou pour respirer les effluves délicieux de leur cuir chevelu mouillé de sueur.

mariuscorse  loucorse

Un manque animal, tactile et charnel. Qui passe. Mais me rappelle à la réalité: ils sont sortis de moi il y a six ans. Ils sont sortis pour toujours, m'échapperont, s'envoleront. Mais personne ne pourra effacer de ma mémoire la douceur de leur peau d'enfant et l'odeur de leurs cheveux.

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Commentaires
C
Ah, je comprends ce que tu veux dire. C'est la question que je me posais en écrivant ce post. Comment font les mère quand leurs enfants ont grandi et qu'elles ne peuvent plus fourrer leur nez dans leur petit cou ?...
L
Le manque! quel mot terrible. Que je n'ai pas le droit d'exprimer mais qui ronronne au fond de mon coeur. Mes deux fils sont grands, ils sont adulte et même s'ils vivent dans la même ville que moi, même si nous nous voyons souvent, ils me manquent(leur contact, leur odeur, leurs histoires débiles qui me faisaient rire....). Notre complicité n'est plus celle de l'enfance, bien qu'elle existe encore.Ils ont leur préoccupations,leur vie, leurs Chéries, le plus jeune a même un adorable bambin. On est Maman pour la vie, mais nos Amours grandissent et ne sont plus des enfants sauf en cas de coup dur où ils redeviennent petit le temps de venir pleurer dans nos bras. C'est chouette les mômes mais c'est dur de les voir partir.Et le pire c'est que je ne suis même pas une mère abusive, je les ai laissé libre très tôt, je ne voulais pas les étouffer!!En tout cas je comprends ce que tu exprimes ici. Courage, ils vont revenir avec pleins de "trucs" à te raconter et tellement heureux de te retrouver.
C
Oh, j'imagine que c'est très dûr... Je t'admire de parvenir à te mettre de coté et te réjouir qu'ils profitent de leur père. Tu dois être une merveilleuse maman...
L
Mes grands zoziaux sont à mi-chemin de leur exil en paternitude. Deux longues semaines passées déjà, deux longues semaines passées seulement.<br /> Heureusement il y a le sourire immuable de Petit-dernier.<br /> Mais comme toi, c'est leur odeur et leur chaleur qui me manquent le plus.<br /> Alors je me console du manque en les sachant comblés dans les bras de leur papa... Du moins, j'essaie.
C
Lully, pour moi tu es une héroïne... Trois c'est énorme. Une performance ! Je trouve ça formidable cette idée de fratrie. Mais je crois que je vais en rester là, pour ma part !<br /> <br /> Radi, non, je ne crois pas être trop possessive. Mais rongée souvent de culpabilité, oui. Ce qui m'empêche en effet de jouir de cette liberté comme je le devrais...<br /> <br /> Saturnerifo, bienvenue, d'abord. Je suis heureuse que des hommes s'aventurent dans ces pages très féminines ! Oui, tu as raison, c'est en effet une sensation étonnante... Et parler "d'absence envahissante" est très très juste... Faire un enfant c'est quelque part signer pour un enchainement volontaire à vie...
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